EDS - Histoire, Géographie, Géopolitique & Sciences Politiques - HGGSP -

Voyage à Auschwitz - mars 2023

Par admin alain-fournier, publié le jeudi 30 mars 2023 18:58 - Mis à jour le vendredi 7 avril 2023 10:20
17D5C8B6-6FB2-4385-A349-E7164B49A998.jpeg

Au cours de notre visite, Eva Mimale Portail a eu l'occasion de déposer une gerbe sur le monument aux victimes en compagnie de la présidente de Région Carole Delga. Eva et Gabriel Martin ont d'ailleurs interviewé cette dernière. 
 


 

 

Durant la campagne présidentielle de 2022, certains candidats défendaient des thèses négationnistes sur le plan de l’Histoire pendant la seconde guerre mondiale et tous les crimes qui l’habitent.
                C’est pourquoi il est de notre ressort d’entretenir le devoir de mémoire à travers les générations. Dans le cadre d’un voyage d’étude de 6 établissements lycéens d’Occitanie le mercredi 29 mars 2023, les étudiants ont pu voir au plus près la réalité des faits et tout ce qui l’entoure. À travers une journée forte en émotion, ils ont pu se plonger au cœur de l’horreur du passé.
                Ainsi, nous en venons à nous demander comment fonctionne le site d’Auschwitz de 1945 à nos jours.
                Au delà d’un lieu, c’est tout un pan de l’Histoire du monde qui est conservé. C’est ce que nous allons voir maintenant.


                Le camp de déportation et centre de mise à mort d’Auschwitz est le plus grand centre du nazisme. Le nazisme, toujours plus grandissant depuis 1933, date d’élection de la NSDAP ( parti Nazi ) aux législatives, est à son apogée dans les années 30-40. Hitler, l’homme derrière ce projet,est soutenu par un grand nombre de fidèles, bourreaux des 6 millions de juifs et 500 000 tziganes morts, ajoutés aux nombreux résistants, communistes et homosexuels allemands, tombés morts de fatigue à force du travail forcé. En 1947, le musée ouvre et permet de retracer la “vie” des déportés. Là-bas sont exposés les cheveux, les vêtements, les chaussures, ou encore les valises et ustensiles de cuisine des malheureux. Les visiteurs peuvent marcher aux mêmes endroits que les déportés. Certains passages particulièrement connus, comme la fameuse passerelle où est inscrit “le travail rend libre”, permettent de se projeter réellement et ne nous laissent pas indifférents. Le fait que ces éléments soient laissés tel quel, sans transformation aucune mais uniquement une certaine adaptation que l’on nomme muséologie, on considère qu’Auschwitz est un lieu de mémoire.

                Cependant, la route a été longue.

                Jusqu’en 2005, il n’y avait pas réellement de valorisation et de protection du territoire. C’est pourquoi aujourd’hui quand on se rend sur le site, à 20 m du wagon à bestiaux où étaient transportés les juifs, on peut trouver une maison dont en sort de la musique. Sur les 40 km2, seulement une minorité est aujourd’hui placé au patrimoine mondial de l’UNESCO. C’est sur ce lieu-là qu’est installé le musée.

                Ainsi, nous pouvons dire qu’Auschwitz est un lieu de mémoire, mais que celle-ci se fait progressivement et n’est probablement pas terminée.

                Aujourd’hui, alors même que le nazisme est censé avoir disparu, certains actes antisémites et xénophobes se font ressentir. C’est la raison pour laquelle quand nous entrons dans le musée, nous passons sous un contrôle policier de détecteurs de métaux. C’est plutôt particulier à l’entrée d’un musée, c’est pourquoi il semble nécessaire de le préciser. Aussi, de nos jours les survivants de la guerre 39/45 sont presque tous décédés. C’est pourquoi les récits des nombreux guides présents sont primordiaux pour comprendre à quel point l’organisation du Centre a été pensée de façon industrielle. C’est inquiétant, encore aujourd’hui, de se dire que se sont des architectes qui ont pensé l’agencement du camp. Ces constructions étaient même en partie légales, puisque des assurances protégeaient le lieu. Cependant, la partie centre de mise à mort était interdite, quoique utilisée pour la mort des 1.5 millions de victimes du camp. Durant la guerre jusqu’à sa fin, les SS et autres meurtriers ont tout tenté pour faire disparaître les camps. Cette démarche honteuse a partiellement fonctionné à Auschwitz puisque la plupart des édifices sont aujourd’hui des ruines. Cependant, les multiples preuves prouvent l’horreur du siècle. Des personnalités politiques comme récemment madame Delga, presidente de la région, se rendent sur les lieux. Ajoutés à leurs déplacements politiques et diplomatiques, ils y ajoutent leur devoir de mémoire.



 

                En bref, le site d’Auschwitz est un lieu de mémoire en évolution permanente. Sa préservation est primordiale et nous nous devons de transmettre aux générations futures nos connaissances sur les atrocités du passé pour ne pas “nous condamner à les revivre”comme dirait Churchill.

 

                                                                                                                                                                                                                               Eva M.-P.